La température de l’ECS en sortie de production ou de stockage est un des paramètres d’économies d’énergie et financière sur le poste ECS.
C’est sur les consommations réelles que va influencer ce paramètre, principalement pendant l’exploitation du bâtiment. Lors de la conception d’une installation, les niveaux de température sont fixés conventionnellement, ils seront utilisés dans les calculs.
Une baisse de température de production ne doit pas se faire au détriment du confort.
Comment agir sur la température de production en respectant la réglementation et en garantissant le confort de l’usager ?
Étape 1 : Abaisser la température de production d’ECS en théorie
La baisse de la température des installations de production d’ECS paraît relativement facile techniquement. Il suffit de modifier une consigne sur l’organe qui gère ou pilote cette température.
L’intérêt énergétique est le suivant :
- les déperditions liées au stockage et à la distribution dépendent de la différence de température entre le fluide et l’ambiance. Plus la température du fluide est basse, moins les déperditions seront importantes ;
- au niveau de la production de chaleur : moins la température demandée est importante, plus les consommations qui y sont liées sont moindres, quel que soit le système : chaudière, épingle électrique, boucle primaire d’ECS, etc.
Il faut donc théoriquement baisser la température de production au strict minimum pour assurer le confort au niveau du point du puisage le plus demandeur en température.
Mais, la baisse de température se heurte à des contraintes réglementaires et sanitaires :
- Lutte contre les légionelles ;
- Risque de brûlure.
Ces contraintes bornent la température de production selon les systèmes de production.
Ces valeurs limites sont définies dans l’arrêté du 30 novembre 2005, applicable depuis le 15 décembre 2006.
Les installations qui possèdent un stockage, c’est-à-dire les installations de production à accumulation pure ou semi instantanée, représentent la majeure partie des systèmes de productions.
Lorsque le volume total de stockage (il peut y avoir plusieurs ballons) est supérieur à 400 litres, la réglementation impose, pour lutter contre les légionelles, une température minimum à la sortie du stockage de 55 °C. Cela signifie des consignes usuelles dans les ballons à 60 °C. Le texte réglementaire précise une alternative qui ne fixe pas de température minimum mais qui impose des chocs thermiques bien définis toutes les 24 heures. En pratique, pour limiter le risque et pour avoir une régulation simple, c’est la première option qui s’opère. Ces volumes de stockage se rencontrent dès qu’il y a une production collective d’eau chaude (résidentiel ou tertiaire).
Lorsqu’il y a plusieurs ballons, cela donne schématiquement :
Pour les volumes de stockage inférieurs à 400 litres, alors la température de stockage est conditionnée par la température minimum à atteindre dans le réseau de distribution à savoir 50 °C (voir étape suivante).
Important
Ces exigences réglementaires concernent seulement les installations d’ECS qui ont des points de puisage à risque, c’est-à-dire qui génèrent un phénomène d’aérosol. Les douches sont donc particulièrement concernées. On peut trouver aussi dans les cuisines collectives des douchettes pour la vaisselle qui équipent les éviers de grand volume. Les réseaux d’eau chaude ne distribuant pas de points de puisage entraînant des aérosols ne sont donc pas soumis à ces exigences. Mais les textes réglementaires ne déterminent pas précisément les types de point de puisage « à risque ». Donc par prudence, on peut appliquer ces règles à toute installation.
Les installations qui ne possèdent pas de stockage sont limitées aux :
- Préparateurs gaz ou fioul instantanés ;
- Échangeurs à plaques spécifiques pour la production instantanée. Ils sont alimentés au primaire par une boucle fermée d’eau chaude venant d’une production de chaleur.
Pour ces dernières, on se retrouve dans la même situation que pour le stockage inférieur à 400 litres.
L’arrêté du 30 novembre 2005 indique également les températures maximum aux points de puisage pour éviter les brûlures. Ces exigences, mises en parallèle des minima de la lutte contre les légionelles, imposent finalement de mitiger l’eau chaude au niveau des points de puisage.