EnjeuxLe prix de l’eau augmente régulièrement, chacun prend conscience du côté « précieux » de l’eau alors qu’une grande partie de l’eau potable est utilisée à des fins qui ne nécessitent pas une telle qualité. Dans une famille classique, les activités nécessitant de l’eau potable (hygiène corporelle, boisson, cuisine, vaisselle) représentent à peine la moitié de la consommation totale d’eau.
Plusieurs fabricants commercialisent des systèmes permettant de traiter de façon sérieuse l’eau de pluie récupérée, mais aussi les eaux usées, aussi appelées également « eaux grises » (bains et douches), pour les amener à la norme des eaux de baignade. Ces techniques qui ont fait leurs preuves sont encore peu répandues en France pour des raisons de coût, de réglementation et de sensibilité encore limitée.
Ce marché, qui commence à connaître un petit succès en maison individuelle, en hôtellerie ou dans le cadre d’équipements sportifs ou publics, peine à s’imposer en habitat collectif, notamment dans les copropriétés. Les raisons sont multiples, mais la principale est que l’investissement reste relativement onéreux pour des usages qui restent pour l’instant limités par une réglementation trop contraignante.
En effet, la réglementation concernant la récupération de l’eau de pluie précise que cette eau, même étant passée par un dispositif de traitement, n’est pas une eau potable. Elle ne respecte pas les limites de qualité fixées par le Code de la santé publique pour les eaux destinées à la consommation humaine. Les seuls usages autorisés sont les usages extérieurs (arrosage, lavage de véhicules, etc.), l’alimentation des chasses d’eau de WC et le lavage des sols et, à titre expérimental, le lavage du linge, sous réserve d’un traitement adapté de l’eau de pluie. De fait, les usages interdits de l’eau de pluie sont notamment la boisson, la préparation des aliments, le lavage de la vaisselle et l’hygiène corporelle.