Pourquoi changer le mode de chauffage de l’immeuble ?
Tout simplement pour qu’il devienne moins énergivore. La France, avec le Grenelle de l’environnement, s’est fixé l’objectif de réduire sa consommation d’énergie d’au moins 38 % d’ici à 2020. La loi Grenelle 2 a d’ailleurs rendu obligatoire d’inscrire la question d’un contrat de performance énergétique (CPE) à l’ordre du jour des assemblées générales de copropriétés équipées d’un chauffage collectif. Cette obligation n’a, pour le moment, qu’un caractère informatif, mais la rénovation énergétique des bâtiments collectifs d’habitation s’impose naturellement.
La deuxième raison est de faire baisser les charges au sein de la copropriété, une fois le surcoût de l’installation amorti.
Moins consommer
Une grande majorité d’immeubles est chauffée par la combustion de fioul ou de gaz dans une chaudière. Quelle que soit l’énergie, les chaudières récentes rejettent moins de gaz à effet de serre ou de polluants et consomment environ 20 % de moins que les chaudières plus anciennes.
Certaines sont cependant plus performantes que d’autres. Ainsi, les chaudières basse température réalisent des gains de consommations encore plus importants, de l’ordre de 15 % par rapport à une chaudière classique récente, tandis que les chaudières à condensation améliorent d’au moins 20 % ces résultats.
Chaudière basse température
Les chaudières à basse température fonctionnent avec une eau chauffée à seulement 40 à 60 °C au lieu des 75 à 90 °C pour une chaudière classique. Elles peuvent s’adapter à des radiateurs déjà existants à condition qu’ils soient bien dimensionnés, voire surdimensionnés, mais elles donnent toute leur efficacité avec des radiateurs « chaleur douce » ou des planchers chauffants basse température. Difficile cependant d’imaginer le changement d’émetteurs dans tout l’immeuble !
Attention
Les chaudières basse température sont interdites sur les conduits de cheminées collectifs type shunt.
Sachez que la chaudière basse température n’est plus éligible au crédit d’impôt depuis le 1er janvier 2009.
Dans le cas d’une chaudière à condensation, la vapeur d’eau présente dans les gaz de combustion est récupérée et non plus évacuée par les conduits de fumée. Cette vapeur d’eau est alors utilisée pour chauffer l’eau de retour des radiateurs arrivant dans la chaudière.
Au niveau écologique, il y a moins de consommation de combustible et comme les fumées sont évacuées à des températures inférieures à celles d’une chaudière classique, il y a moins de gaz carbonique et moins d’oxydes d’azote produits. Les chaudières à condensation peuvent être à fuel, à gaz ou à bois.
Important
Pour la chaudière à condensation, le crédit d’impôt permet de compenser le surcoût à l’achat. En réalité, l’État rembourse 13 % de l’investissement initial de la chaudière à condensation.
Quid des pompes à chaleur ?
Les pompes à chaleur ne sont pas encore très développées dans l’habitat collectif, pourtant elles peuvent parfaitement compléter une chaudière déjà existante. La pompe à chaleur réduit de 40 % les dépenses d’énergie en remplacement d’une chaudière à gaz et de 50 % dans le cas d’une chaudière au fioul. Le principe de la pompe à chaleur est d’utiliser l’air ambiant pour le transformer en air chaud. Il en existe trois types : les aérothermiques qui puisent la chaleur dans l’air, les géothermiques qui utilisent la chaleur du sol et les aquathermiques qui se servent dans les nappes phréatiques. Le mode de fonctionnement de chacune d’elle est dit air/air, air/eau, sol/sol, sol/eau ou eau/eau. Le premier terme désigne la provenance de l’énergie, le deuxième, la manière dont la chaleur est diffusée : par soufflerie, par circuit d’eau chaude ou par plancher chauffant.
Dans le bâti ancien, l’installation peut se révéler complexe s’il faut envisager des captages horizontaux, car vous devrez disposer d’une grande surface de terrain dégagée. Pour le captage vertical, le forage est onéreux et soumis à autorisation.
La pose d’une pompe à chaleur individuelle dans chaque appartement peut être envisagée. Deux bémols cependant : l’unité extérieure défigure la façade et elle occasionne certains bruits !
Important
Seules les dépenses d’achat de l’équipement lui-même, hors coût d’installation, de main-d’œuvre et de forage, ouvrent droit au crédit d’impôt pour chaque copropriétaire à hauteur de sa quote-part.